mercredi 4 juillet 2012

Point sur la situation politique en Roumanie

Des élus UMP qui, à quelques semaines des élections, quittent le parti pour rejoindre non pas une autre formation de centre-droit ou de droite, mais tour bonnement le PS. Impensable? C'est ce qui s'est passé en Roumanie et qui a amené la situation que nous connaissons aujourd'hui.

Nombres de députés PD-L (parti du Président Basescu) ainsi que des maires, des présidents de l'équivalent de notre Conseil Général ou de simples élus ont quitté leur parti pour rejoindre les rangs de l'USL (Union Sociale-Libérale formée du PSD et du PNL) alors dans l'opposition.

La motion de censure déposée le 27 avril dernier est votée par 235 députés et sénateurs: le gouvernement Ungureanu est renversé; il n'aura tenu que 3 mois. Les députés des minorités, habituels soutiens du gouvernement ont voté contre cette fois-là.Fin du premier acte.

Début du deuxième acte le 7 mai 2012: le gouvernement Ponta formé de membres du PSD, du PNL et du PC reçoit la confiance du Parlement par 284 voix contre 92.
Commence alors une prise en main des diverses institutions publiques: commissions, comités, agences nationales changent de têtes avec une rapidité déconcertante. Fin du deuxième acte.

Le troisième acte a lieu le 10 juin dernier lors des élections locales à un tour (mode de scrutin modifié quelques jours plus tôt par le nouveau gouvernement). Les élections confirment le rejet du PD-L par la population. Nombreux d'élus ex-PD-L sont réélus sous l'étiquette USL. Ouf! Le siège est sauvé!
Les candidats demeurés fidèles au PD-L sont battus, laminés... Le parti sauve 2 Conseils Généraux et Emil Boc (ex Premier Ministre PD-L) sauve son fauteuil de maire de Cluj-Napoca.

Enfin, quatrième acte, hier mardi 3 juillet: les élus USL du  Sénat et de la Chambre des Députés convoquent une session extraordinaire du Parlement. Objet: révoquer les présidents des deux assemblées.
Roberta Nastase et Vasile Blaga (respectivement Chambre des Députés et Sénat) sont révoqués et remplacés par des membres de l'USL: Crin Antonescu (président du PNL) devient président du Sénat et deuxième personnage de l'Etat, Valeriu Zgonia lui est le nouveau président de la Chambre des Députés.
L'Avocat du Peuple sera révoqué lui aussi et remplacé par un élu PSD.

Les juges de la Cour Constitutionnelle, très critiques à l'égard du nouveau pouvoir, sont eux aussi menacés.
Malgré une accusation de plagiat pour son doctorat, le Premier Ministre Victor Ponta ne démissionne pas. Mieux la commission chargée d'enquêter sur cette affaire est dissoute après avoir rendu son verdict.

Le cinquième acte est en cours de préparation: la destitution du Président Traian Basescu, dernier obstacle à la main mise de l'USL sur le pays.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire