samedi 20 juillet 2019

Histoire de la Roumanie: résumé

Buste de Burebista

Dans la région des Carpates, les premières mentions ethniques attestent un conglomérat de tribus thraces, dont Hérodote mentionne, au VI-e siècle avant Jésus-Christ, celle des Gètes habitant au Nord du Danube. Les sources romaines nomment les Gètes – Daces. Selon le géographe Strabon, de l’époque de l’empereur Auguste (27 av. J.Chr. - 14 apr. J.Chr.) “les Daces et les Gètes parlent la même langue”. Le centre politique de la civilisation des Gètes - Daces se trouvait dans les montagnes d’Oràstie, à Sarmizegetusa (dans l’Ouest de la Roumanie actuelle) et cette civilisation a atteint son point le plus haut sous les rois Burebista (80-44 avant J.Chr) et Décébale (87-106 apr.J.Chr).


Buste de Decebal

Suite à deux guerres menées entre 101-102 et 105-106 par l’empereur Trajan, la Dacie devient une province romaine. Jusqu’aux environs de 270-275, moment marqué par le retrait de l’armée et de l’administration romaines, la Dacie connaît des transformations structurales qui en feront un membre à part entière du monde romain. Du 4e au 14e siècle, le territoire actuel de la Roumanie a connu plusieurs vagues de populations migratoires - populations germaniques, iraniennes, slaves et turques - qui ont laissé leur empreinte sur la vie des autochtones.

Des sources byzantines attestent des présences proto - roumaines dès les 7e - 8e siècles, mais la première formation d’Etat dans l’espace intra - carpatique conduite par un Roumain est celle du duc Gelu, attestée par la chronique Gest Hungarorum à la fin du 10e siècle. La Principauté de Transylvanie se forme au début du 12e siècle, après la conquête de l’espace intra - carpatique par les Hongrois et leur christianisation. La formation des Principautés médiévales roumaines de Moldavie et de Valachie a lieu deux siècles et demi plus tard, entre 1330 et 1350.
La bataille de Posada (1330) à la suite de laquelle la Hongrie dut reconnaître l'indépendance de la Valachie (Chronique enluminée de Vienne)

Bien que l’espace roumain se trouve à la frontière de celui européen, il a toujours partagé les valeurs européennes fondamentales. Le christianisme en est la plus puissante. L’orthodoxie s’est répandue dans les Principautés Roumaines sous l’influence du monde byzantin.

Aux 14e - 16e siècles, les princes Mircea l’Ancien (Mircea cel Bătrân), Etienne le Grand (Ştefan cel Mare), Vlad Țepeș ou Jean de Hunedoara ont rejoint les alliances européennes contre l’Empire Ottoman. Au cours du 16e siècle, les Ottomans contrôlaient les Balkans, la Petite Asie, le nord de l’Afrique et le Moyen Orient, étant arrivés jusqu’aux portes de Vienne. L’espace roumain s’est trouvé, lui aussi, sous la domination du modèle culturel ottoman pendant plus d’un demi millénaire.

Mircea cel Bătrân

Ştefan cel Mare













Vlad Țepeș 

Jean de Hunedoara

Les premières tentatives afin de se libérer du contrôle turc et de retrouver les valeurs européennes ont lieu au 17e siècle, pendant le règne des princes Michel le Brave (Mihai Viteazul), Serban Cantacuzène, Constantin Brancovan (Constantin Brâncoveanu) ou Dimitrie Cantemir.

Mihai Viteazul

Constantin Brâncoveanu

Dimitrie Cantemir


Au 18e siècle, l’époque phanariote se distingue par l’accentuation de la crise politique, sociale et économique du monde ottoman, et la réorientation vers l’Europe Occidentale devient une modalité pour surmonter cette crise. Du point de vue politico - militaire, certains princes roumains adhèrent aux alliances de l’Autriche-Hongrie et de la Russie, qui commencent à chasser l’Empire Ottoman du S-E de l’Europe.
Le début du 19e siècle est, pour les Roumains aussi, l’époque du romantisme. Les débats sur le futur Etat roumain sont ciblés sur l’union de la Moldavie et de la Valachie et sur la création d’institutions qui puissent le rendre fonctionnel.

Grâce aux réformes du roi Carol I de Hohenzollern - Sigmaringen (1866 - 1914), la deuxième moitié du 19e siècle a compté parmi les périodes les plus favorables de l’histoire de la Roumanie.

Le roi Carol Ier
A la fin de la première guerre mondiale en 1918, des territoires de Russie et d’Autriche - Hongrie habités par des Roumains pour la plupart se sont unis au Royaume de la Roumanie pour former “La Grande Roumanie”.

La Grande Roumanie de 1918


Le roi Ferdinand Ier en 1915
Pendant l’entre-deux-guerres, les règnes de Ferdinand I (1914 - 1927) et Carol II (1930 - 1940) ont marqué le développement économique et politique de la Roumanie. L’industrie roumaine connaît un essor quantitatif et qualitatif, notamment dans le domaine des extractions minières, de la sidérurgie et des constructions automobiles. La stabilité politique permet la croissance du niveau de vie, grâce surtout aux investissements étrangers. Le régime politique de la démocratie libérale et de la propriété privée se cristallisent comme les fondements de la société roumaine libre.




Le roi Carol II en 1936














Pourtant, le 20e siècle, “le siècle des extrêmes”, met l’empreinte du totalitarisme aussi en Roumanie. D’abord, c’est le fascisme qui s’affirme pendant les années ’30 et ’40 et pendant le régime du maréchal Ion Antonescu.
Le maréchal Ion Antonescu
Après la seconde guerre mondiale, c’est la dictature communiste qui s’installe avec l’aide directe des armées soviétiques. Le fascisme, et surtout le communisme, représentent la déportation et l’élimination de centaines de milliers de personnes, au-delà du drame de la guerre.

Le communisme a représenté la transgression des droits et libertés les plus élémentaires de l’homme, la liquidation de la propriété privée, l’annihilation de l’opposition politique et l’emprisonnement des intellectuels, des paysans, des ouvriers, de la classe moyenne et de tous les autres opposants du régime.

Le régime communiste conduit par Gheorghe Gheorghiu-Dej (1947 - 1965) et Nicolae Ceauşescu (1965 - 1989) a engendré les mutations les plus profondes dans la société roumaine. Il a introduit des pratiques staliniennes, fondées sur le modèle politique marxiste - léniniste de la répression de la dissidence et a pris des mesures catastrophiques du point de vue de la politique économique.

Gh. Gheorghiu - Dej accompagné de son futur successeur, Nicolae Ceauşescu

Nicolae Ceauşescu

La crise du système communiste a culminé pendant les années ’80. 1989, le moment où Ceauşescu a été “écrasé” et 1300 Roumains environ ont perdu leur vie dans la Révolution, vient confirmer l’échec du projet communiste.




Le couple Ceauşescu fusillé le 25/12/1989

Depuis 1989, la Roumanie est revenue graduellement à la démocratie et à l’économie du marché.

Source: Radio Romania International

Pour aller plus loin:
Histoire de la Roumanie - Wikipédia

Histoire de la Roumanie - Traian Sandu
Histoire des Roumains - Catherine Durandin

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